Trachycarpus fortunei

Famille :  Arecaceae

Catégorie 1 : Palmiers résistant entre -15°C et moins

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Introduction :  C’est sans doute l’espèce la plus cultivée de tous les palmiers dits "rustiques".   Dans la famille des "Trachycarpus", qui comprenant 8 espèces, Trachycarpus Fortuneï, Trachycarpus Latisectus, Trachycarpus Martianus, Trachycarpus Nanus, Trachycarpus Orephilus, Trachycarpus Princeps, Trachycarpus Takil, Trachycarpus Wagnerianus, le "Fortuneï" est le plus courant.

 

 

 

 

 

Nom :  Il doit son nom en l’honneur du botaniste anglais Robert Fortune (1812-1880) qui a ramené des graines de Chusan, en Chine et qui l'a introduit en Europe.   Les premiers sujets ont été plantés en 1857, à Montpellier.

Noms communs :  Palmier chanvre, Palmier de Chine, Palmier moulin, Palmier de Chusan, Chamaerops excelsa, Trachycarpus excelsa...

 

 

 

Origine :  Originaire des forêts en zones montagneuses, s’étendant de la Chine centrale à  l'Himalaya.

 

 

 

Description :  C'est un palmier élancé avec des feuilles palmées, vertes, sans fil ni épine, formant un superbe éventail.

Le Stipe :  Le stipe (tronc) est unique, il peut s'élever jusqu'à environ 15 mètres avec un diamètre de 15 à 25 cm.   Il est recouvert de plusieurs couches de fibres marron entrelacées qui persistent plusieurs années après la chute des feuilles avant de se décomposer et de laisser apparaître un stipe nu annelé, relativement fin, de couleur grise.

La Couronne :  Il possède environ 30 feuilles palmées en éventail et persistantes, de 70cm à 1,20 mètre de large lorsque la plante se développe à l’ombre, de couleur vert foncé sur le dessus et souvent légèrement plus foncé dessous.   Le pétiole vert, de 50cm à plus d’un mètre de longueur, est couvert sur sa partie inférieure de fibres laineuses blanchâtres et bordé de minuscules dents.   Les palmes restent longtemps attachées au stipe, et si on ne les coupe pas, elles finissent par former un jupon de feuilles tombantes et sèches sous la couronne.

Floraison :  Les Trachycarpus sont habituellement dioïques, il faut donc un pied mâle et un pied femelle pour obtenir des graines.   Les inflorescences émergent tous les ans, en mai, entre les feuilles (interfoliaire).   Elles sont plutôt courtes et très ramifiées.   Le pied mâle forme une inflorescence de couleur jaune vif, celle du pied femelle est plutôt jaune vert.   Après la pollinisation, c'est bien sûr le pied femelle qui porte les fruits.   Ceux-ci, d'une taille d'environ 5 mm, sont d'abord vert, puis virent au noir-violet à maturité en automne.   Les sujets femelles produisent une grande quantité de fruits, plusieurs millier, contenant chacun une graine marron de la forme d’un petit haricot d’environ 1cm de long.

 

 

 

Inflorescence mâle

 

 

Inflorescence femelle

 

Fruits verts

 

Fruits mures

 

Gros plan sur les Fruits

 

 

Résistance au froid :  Son atout majeur reste son excellente résistance au froid, mais en plus, il supporte très bien l'humidité hivernale, en comparaison à d'autres Palmiers pouvant accepter des températures négatives très basses, mais d'un froid sec (Jubaea, Brahea ou Butia).   Rusticité -18°C pour le feuillage, voire moins.   Certains ont résisté à des températures de -25°C (vieux souvenirs d'Himalaya sans doute).   C'est le palmier arborescent le plus solide au froid.   C'est probablement l'espèce la plus connue et la plus documentée, du fait de sa résistance au gel.   Seuls deux autres espèces de palmiers peuvent survivre à des températures encore plus basses : le Rhapidophyllum hystrix d’Amérique du Nord (jusqu’à -20°C) et le Nannorrhops ritchieana des montagnes et déserts d’Asie Centrale ( jusqu’à -25°C).   Ces deux espèces sont, en raison de leur croissance désespérément lente, très difficile à se procurer en grande quantité.   Le Trachycarpus fortunei a donc aisément surclassé ces deux plus sérieux concurrents en terme de résistance au froid grâce à sa rapidité de croissance.

 

 

 

Implantation :  On peut le cultiver quasiment partout en France, c'est le palmier parfait pour le nord de la Loire.   Au soleil ou à la mi-ombre, car il réclame une hygrométrie importante, et un sol riche et frais.   De plus, il n'a pas besoin de beaucoup de chaleur pour démarrer sa phase de croissance (15 à 20°C suffisent).   Pas de chute de feuilles.   Encombrement minimum, système racinaire permettant sa plantation près d'une piscine ou d'un trottoir.

Exposition :  Il pousse parfaitement à l’ombre, souvent même mieux qu’en plein soleil.   Il ne tolère que modérément les excès de chaleur et l' ensoleillement excessif et la sécheresse lui donne un aspect moins luxuriant.   A protéger des vents forts, son pétiole étant trop mince par rapport à la voilure de sa palme.   Pour les régions méditerranéennes, les endroits ventés ou les bords de mer, privilégiez cependant le Trachycarpus wagnerianus, beaucoup plus résistant à la sécheresse ou au vent fort.   Une fois bien installé, c'est à dire au bout de 2 à 3 années, il a en plus la bonne idée de pousser rapidement, de 10 jusqu'à 30cm de stipe par an suivant les régions et l'arrosage.   Il pousse mieux dans les régions bien arrosées, Bretagne, Normandie, sud-ouest que dans le sud de la France où il souffre souvent de là sécheresse.   Espèce incontournable cultivée depuis 150 ans dans presque toutes les régions d'Europe.

Type de sol :  Le Trachycarpus fortunei est de culture très facile.   Il tolère des sols de toute nature, profond, riche et bien drainé, avec lui, nul besoin de s'échiner pour produire un mélange précis.

Plantation :  Le mettre en terre au printemps, afin qu’il est le temps avant l’hivers de développer suffisamment son système racinaire.   Durant son premier été, arrosé le souvent mais pas trop à la fois.

 

 

 

Utilisation :  Isolé ou en groupe de 3 sujets, voir beaucoup plus mais de tailles différentes ou de même taille en alignement.

 

 

Jardin privé à Bordeaux

 

 

Jardin à Dinard

 

 

 

Entretien :  Au printemps supprimer les palmes abîmées par l’hivers et en été supprimer les palmes sèches qui tombent sur le stipe en formant une jupe.   En été, il apprécie d'être arrosé, souvent mais pas trop à la fois.   Si trop arrosé, les pointes des feuilles jaunissent puis noircissent.

 

 

 

Culture en pot :  Il peut également être conservé en pot de nombreuses années, et petit plus surprenant pour ce champion du froid, il fait une bonne plante d'intérieur.   Se plante en bac assez profond, dans un mélange de 1/3 de terre de jardin, 1/3 de terreau et 1/3 de sable de rivière.   Bien exposer à la lumière, arroser fréquemment, une fois par semaine.   En hiver, veillez seulement à ce que le motte ne se dessèche pas.   Ne rempoter que lorsque la motte est trop à l'étroit.   Ce palmier dépasse rarement 2 m de haut en pot.

 

 

 

Multiplication :  Récolter les graines en décembre, lorsqu’elles virent au noir-violet, signe qu’elles atteignent maturité.   Les garder au sec tout l’hiver.   Au printemps, mettrent les graines dans un sachet en papier au frigidaire pendant 48 heures (stratification froide).   Puis, les laisser tremper 24 heures dans l’eau froide.   Ensuite, les semer dans un substrat non chauffé composé de 1/3 de terre de jardin, 1/3 de sable de rivière, 1/3 de terreau et placer le tout à température ambiante, autour des 20 degrés.   Arrosé régulièrement, juste pour que le substrat soit toujours humide.   Les graines germent rapidement, le plus souvent en 1 à 2 mois.   La première feuille sort de terre entre le troisième et quatrième mois.   En été, placer les plants à l’ombre en maintenant le substrat légèrement humide.   En automne, placer les plants au soleil à l’abris d’un mur orienté plein sud.   En hivers, mettre les plants à l’abris durant les périodes trop froides.   A leur troisième printemps, planter les plants en pleine terre.   Les jeunes plantes se développent assez lentement les trois premières années puis la croissance s’accélère grandement (comme pour la plupart des palmiers) compte tenu bien sûr de la taille finale de l’espèce.

 

 

Plants âgés d’un an et de deux ans

 

 

Plant âgé de trois ans

 

 

 

Utilité :  En Chine, on utilise la très résistante fibre récoltée sur les stipes pour fabriquer des balais, des brosses, des paillassons, des cordes et des vêtements imperméables.   Mais aussi, la consommation des inflorescences comme légumes.   Les stipes eux-mêmes, très résistants à l’humidité, servent également de poteaux.   Le crin de son stipe était autrefois employé en France pour la fabrication des sandales et le rembourrage des matelas.   Le " Fortuneï " peut aussi entrer dans la catégorie des plantes médicinales dont le jardin est déjà bien doté.   Ses graines auraient des propriétés anticancéreuses.

 

 

 

Des photos :  Rien que pour le plaisir : Trachycarpus Fortunei Diaporama